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Les entreprises sont soumises à de strictes réglementations, tels que les coûts élevés de licenciement. Contrecoup de cette absence de flexibilité: la création d’emplois n’est pas favorisée. «Ces sociétés privilégient les contrats à durée déterminée (CDD), l’intérim et les stages, explique Eric Jondeau, professeur de finance à l’Ecole des HEC de l’Université de Lausanne et directeur de l’Institut de banque et finance. Un contrat à durée indéterminée (CDI) implique en France que le salarié, protégé par le droit du travail, pourrait difficilement être licencié en cas de difficultés de l’entreprise.» Ces activités temporaires, qui constituent deux tiers des embauches selon le rapport de la Commission Attali, font alternance avec des périodes de chômage souvent de plus de six mois. Dès lors, accéder à un emploi dit «stable» peut prendre plusieurs années.

Les normes françaises de l’emploi protègent ses salariés au détriment des chômeurs et des travailleurs précaires. De plus, comme les charges sociales demeurent élevées, les employeurs ne sont pas incités à embaucher davantage. Surtout si l’employé coûte presque plus qu’il ne rapporte. Travailler pour l’Etat, par contre, garantit une sécurité professionnelle: «Il est aberrant qu’au service de l’Etat français l’on puisse garder son emploi à vie, s’exclame Pierre Condamin-Gerbier, associé au sein d’un family office et ancien président de l’UMP en Suisse. La situation privilégiée des fonctionnaires bouche le marché du travail.» Des emplois sécurisés pourtant enviés par les trois quarts des jeunes Français, selon la Commission Attali.

C’est aux extrémités de la population que les enjeux sont cruciaux. D’une part, la tranche des 15 à 24 ans est touchée par un chômage alarmant: 22,6% d’entre eux au premier semestre 2010 selon l’OCDE, un des taux les plus élevés parmi les pays développés. Quant à l’Allemagne, elle en compte près de deux fois moins dans cette fraction de la population. D’autre part, les personnes en emploi de 55 à 64 ans représentent un des taux d’activité les plus faibles, près de 40% selon l’INSEE, en comparaison avec les seniors allemands qui dépassent largement la barre des 50%. En juin 2010, la France métropolitaine compte 2,6 millions de chômeurs, une conjoncture difficile qui ne sera pas renversée de sitôt selon l’avocat et économiste français Nicolas Baverez: «La crise du chômage et des déficits publics permanents a commencé dans les années 1970 avec les chocs pétroliers. La France n’en est jamais sortie et ne semble pas prête d’en sortir.»

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